"Ce mois d'août 2016, 80.000 foyers vont être privés de toute ou partie de leur aide au logement (APL). Et la plupart n'ont pas été prévenus correctement.
Esther, 85 ans, a reçu la lettre couperet courant juin. "Vos droits changent à compter du 1er juillet", lui indique la Caisse d’allocations familiales (CAF). L’aide au logement de quelques centaines d’euros dont elle bénéficiait jusqu’ici est purement et simplement supprimée. Esther vit à Nice et, pour la CAF, son loyer est jugé trop élevé. Esther habite le même logement depuis trente ans. Elle vient de perdre son mari. Sa retraite, désormais de 800 euros, ne suffit plus à payer son loyer de 940 euros, mais ses enfants ont choisi de l’aider plutôt que lui imposer un déménagement. "Qui accepterait de me louer un appartement, à mon âge ?", s’interroge-t-elle. Pour la vieille dame, la sanction est rude : sans APL (aide personnalisée au logement), ses revenus mensuels chutent d’un mois sur l’autre de près de 300 euros, sans recours possible !
Esther n’est pas la seule dans ce cas. Depuis le 1er juillet – les locataires ne s’en rendront compte qu’en août, les aides au logement étant perçues avec un mois de retard –, près de 80 000 foyers vont subir une baisse, voire la suppression, de leur APL si leur loyer est manifestement trop élevé par rapport à la taille du ménage. Un rabotage qui concerne surtout les personnes vivant dans des villes chères comme Paris, Nice, Lyon… "Plus précisément 1,2% des allocataires percevant les aides au logement. Pour 98,8% des allocataires, il ne se passera rien !" , se défend-on au ministère du Logement. Il n’empêche : pour près de 80% des foyers concernés, l’aide diminuera de 70€ en moyenne. Pour les 20% restants, elle va disparaître."
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