L’actualité est encore encombrée par une polémique à connotation religieuse dont on se serait bien passé. Mais elle soulève des questions importantes, alors parlons-en.
Je suis évidemment d’accord avec Elisabeth Badinter quand elle appelle au boycott des marques qui proposent aux femmes des vêtements dits « islamiques ». Cette prétendue « mode islamique » est la triste conséquence de la rencontre entre la loi du profit, et l’extension jamais interrompue du communautarisme dans notre société.
L’appât du gain amène aujourd’hui les marques à faire l’apologie de ces vêtements qui enferment les femmes dans un statut d’être inférieur, devant cacher leurs formes face à la concupiscence des mâles : quelle image des hommes mais surtout quelle spectaculaire rétrogradation pour les femmes dans notre société, quelle regrettable atteinte à leur liberté !
Mais cette irruption de la mode islamique dans le débat public n’est guère étonnante. Elle suit en effet un mouvement général d’abdication devant les revendications communautaristes et de montée en puissance d’idéologies mortifères, allant totalement à rebours de notre mode de vie, de l’émancipation féminine et plus largement de ces libertés individuelles que nous chérissons en France.
La classe politique porte une responsabilité importante dans cette montée de l’intolérance, dans ces évolutions réactionnaires. Des dizaines d’années de silence, de renoncement, d’acceptation tacite devant l’affirmation de revendications pourtant inadmissibles et rejetées par la grande majorité des Français, expliquent ce que nous subissons aujourd’hui. (...)
Article publié le 04/04/2016